SHINTARO SAKAMOTO : LA BIZARRERIE POP JAPONAISE
Ancien leader du groupe Yura Yura Teikoku de 1989 à 2010, un trio très réputé au Japon, Shintaro Sakamoto continue sa carrière en solo depuis 2011. Il distille des productions pop-lounge à la fois weirds & attachantes. Avec lui, la pop nippone trouve son groove.
En 2012, Shintaro Sakomoto publie son premier album solo « How to live with a phantom » sur lequel il joue pratiquement de tous les instruments.
Cet opus aussi indolent que luxuriant, oscille d’une délicieuse manière entre Pop-FM, musique tropicale, rythmes latins et musique western 60’s.
A la première écoute, on pourrait penser à un savant mélange entre du Beck, du Stan Getz et du Roxy Music, le tout chanté en nippon ! C’est à la fois déroutant et enivrant.
C’est en 2014 que l’artiste pop du soleil levant sort son deuxième opus solo, sous le nom de “Let’s Dance Raw ”. Ici, le musicien franchit un nouveau pas dans la recherche sonique avec une psychedelia onirique et quelque peu brumeuse dans laquelle, sont intégrés des sons de steel guitar moulinés au travers d’un processeur et du piano électrique. Le résultat en est une pop mélodique, légèrement teintée de disco, comme sur « You Can Be A Robot Too » où le banjo y donne une touche country.
C’est toujours teinté par cette douceur aux touches weirds que Shintaro Sakamoto nous offre un 3ème album « Love If Possible », en 2017, plus déroutant que jamais.
Des organismes cellulaires colorés peuplent la pochette. Sa propre voix dépitchée au possible dans les aigus (comme lorsque l’on parle après avoir inhalé de l’hélium ) se répond à lui-même dans le titre « Purging The Demons » .
La fantaisie de cet opus est sans frontières, un peu comme l’artiste lui-même. Cet homme de studio ne manque pas d’inclure des bizarreries bienveillantes dans ses œuvres. Un doux-dingue, rêveur et prolifique qui, après vingt ans de scènes plus ou moins intenses dans son ancien groupe, a eu envie de déverser une pop joyeusement décalée.
Vincent