IDLES – ULTRA MONO : LE RENOUVEAU DU PUNK BRITISH
L’album est attendu au tournant suite au succès fulgurant du groupe. Idles n’en est qu’à son troisième album et pourtant, la bande est devenue en quelque sorte la coqueluche du punk britannique. L’engouement ne cesse de grandir depuis leurs débuts. Le groupe déchaîne les foules depuis 2018 et le déjà presque classique Joy as an Act of Resistance.
Emmenés par leur chanteur aux cordes vocales en titane, Joe Talbot, les quatre autres membres d’Idles comptent bien continuer sur leur lancée. Ultra Mono demeure radical dans le propos et démontre que le groupe a su résoudre cette fameuse quadrature du cercle inhérente à toute formation punk qui se respecte : la célébrité ou l’incomprommission ?
Les quatre extraits sortis sous forme de single avant l’album ont rendu Idles omniprésent musicalement, sans compter deux autres singles supplémentaires qui ne figurent pas à la tracklist. Le son très engagé des cinq anglais donnait l’impression, depuis Brutalism, d’avoir trouvé une nouvelle liberté musicale au punk.
Avec une fois de plus l’aide d’Adam Greenspan et de Nick Launay à la production ainsi que Kenny Beats, producteur très prisé dans le monde du hip-hop, le quintet de Bristol revient foutre un gros bordel avec « War » qui est une puissante offensive mais également « Mr. Motivator » et « Model Village ». Comme quoi, on n’a pas fini de se prendre une bonne grosse claque avec leur punk bestial et contestataire et cet humour pince-sans-rire et ce cynisme qui leur vont comme un gant.
Une fois de plus, Joe Talbot ira envoyer bouler les inégalités des classes ou encore les défaillances de la société post-Brexit tout au long de ce Ultra Mono affichant clairement leurs positions anti-capitalistes.
Pour le reste, IDLES élargit ses horizons avec le pesant « A Hymn » qui se veut un peu plus loquace. Le morceau possède un côté plus sombre assez inédit dans la carrière d’IDLES. Ce titre illustre assez bien le souhait du groupe d’expérimenter d’autres voies, comme « Grounds » avec ses riffs minimalistes, son tempo binaire, « Reigns »et son côté légèrement dancefloor à la sauce post punk ou encore The Lover, parfois noisy
Malgré ces légères disgressions, l’essence reste un post-punk nourrit par la rage et l’urgence. A travers ce disque, on ressent également la volonté de ne pas reproduire à l’identique ce qui a été fait précédemment.
Ultra Mono est une nouvelle preuve qu’IDLES reste explosif et anticonformiste tout en évitant la redondance.
Je peux vous le dire, il faudra compter encore longtemps sur ce groupe et le punk british a de beaux jours devant lui.
Vincent