La Planche à laver, expérience spatio-temporelle
La Planche à laver un quartet Normand aux accents Créole de la Nouvelle Orleans
Il est des rythmes qui font voyager non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. C’est le cas de ce quartet de Normands, La Planche à laver, réunis autour d’une planche à laver. A peine les premières notes de clarinette tintant, on sait que l’on part chez Tom Sawyer. Puis déboule le gras saxophone basse : « Ah ! Je sais : Nouvelle-Orléans. Jazz ! » Effectivement, les comparses d’Armel Amiot et son banjo tapent dans le répertoire du pur jazz New Orleans comme du blues. D’autant qu’ils ont enregistré sous l’impulsion du parrain du banjo Don Vappie au Dew Drop Benevolent Hall, masure en chêne temple du jazz et plus vieille salle de spectacle au monde ! Mais ce n’est qu’une influence. Leur ADN, ils le puisent plus dans le marécage louisianais que sur les rives du Mississippi, sur une base de country, de biguine antillaise. Tu le vois le bayou, ses alligators, son parler créole ? T’es en pays cajun ! Tu les entends ces rifs de frottements métalliques ? C’est la planche à laver ! Un étrange plastron de fer gratté, tapé, caressé du bout des doigts avec un dé à coudre… Les rythmes entraînants de cette musique traditionnelle ne laissent pas le talon coi, pour sûr ! Ça vit, ça invite le genou à se déhancher et, surtout, ça rafraîchit l’esprit ! C’est aussi et surtout un plongeon de plus de trois siècles dans l’histoire de ces peuples charentais, angevins, normands qui migrèrent vers le Canada avant de se faire déporter vers les hostiles marécages louisianais où entre pauvres, rebuts et esclaves ils fabriquèrent une culture. C’est à cette culture que rend hommage ce quartet de pros. Asteur, pourvu qu’y lâchent pas la patate, La Planche à laver !
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