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Davodka à la Salle du Grand Parc de Bordeaux : 3 bonnes raisons d’y aller !

10 02

A force de vanter la ville Bordeaux pour ses concerts rocks ou électros, on en oublierait presque de souligner qu’il y a aussi de très bons concerts de hip-hop. C’est pour cela que nous avons décidé de consacrer ce papier à l’un d’eux.

Pour sa 6ème année de concerts solos, le jeune rappeur Parisien d’origine Russe, Davodka, pose ses valises dans la cité viticole. Après avoir investi des lieux mythiques comme La Cigale ou Le Bataclan à Paris, il viendra, le 15 février prochain, se produire dans une autre salle mythique … celle du Grand Parc de Bordeaux.

Organisé par le label Banzaï Lab, l’évènement se veut de qualité car Davodka sera accompagné par deux autres icônes du rap indé : les lyonnais Anton Serra & Oster Lapwass (Beatmaker).

Autant dire que la Belle endormie risque bel et bien de se réveiller… au moins le temps du show et de ravir les puristes qui, agacés d’entendre les nouvelles générations abuser de l’auto-tune à tout va, ont « mal à leur Hip-Hop ».

Nous allons te donner 3 bonnes raisons d’aller voir Davodka, Anton Serra & Oster Lapwass à la Salle du Grand Parc de Bordeaux !

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1) Davodka, Anton Serra & Oster Lapwass : 3 icônes du rap indé.

Davodka:

Il y a certains breuvages, aussi forts soient-ils, dont on peut abuser sans en avoir la nausée. Les albums de Davodka en font partie. Sa dernière mixture ne fait pas exception à la règle. Prends un shaker, ajoutes y une bonne dose de jeux de mots acérés à laquelle tu y joins un débit de paroles à en faire pousser les cheveux sur un crâne dégarni, mélange tout et verse le sur un lit d’instrus assez sombres. Cela te donne un cocktail détonnant, intitulé « A Juste Titre », prêt à être servi bien frais…

Après « Accusé de réflexion »Davodka revient sur une méthode qui ne déstabilisera son public qui le soutient depuis « Le mur du son ». Il incorpore suffisamment de nouveautés, bien dosées, pour tenter de convaincre ceux qui ne l’étaient pas encore.

A l’écoute du dernier opus du rappeur d’origine soviétique, la première chose qui nous frappe, c’est une évolution, notamment dans le flow. Sa vitesse d’exécution et son côté « rentre dedans » sont toujours bien présents. En revanche, il apporte des nuances, notamment dans des contre temps plus nombreux, des refrains davantage chantés, et des instrus de plus en plus soignées avec des mélodies au piano ou à la guitare version espagnole. Un tas de petites touches qui montrent la réflexion de l’artiste quant à sa volonté de faire évoluer son oeuvre, tout en gardant sa patte.

Ses thématiques sont parfois traitées avec humour, toujours avec un sens extrêmement développé de la métaphore, comme dans la chanson « Matrice », dont le clip fait directement écho au film « Matrix ». Il s’agit d’une critique d’une société gouvernée, voire emprisonnée par la technologie et l’émergence des réseaux sociaux.

Dans ce nouveau Lp, un thème important est abordé … celui de la paternité qu’il traite avec beaucoup de tendresse et de sincérité, comme dans les chansons « Point de rupture » ou « Dernière tournée ».

Mais celle qui retiendra particulièrement notre attention est « Petit Miroir « . Un bijoux, une déclaration d’amour, en toute humilité, d’un père à son fils. Des conseils paternels qui sont débités de manière poétique sur une instru majestueuse.

Après 3 premiers albums prometteurs, le rappeur parisien surprend son public en prenant du galon, avec un 4ème opus émouvant, qui gagne en qualité et en maturité.

C’est le genre d’artiste qui nous fait renouer avec la scène hip hop hexagonale, qui a connu ses heures de gloire dans les années 90.

Anton Serra & Oster Lapwass :

Malgré des looks de gangsters, les lyonnais Anton Serra & Oster Lapwass, membres de l’Animalerie, sont restés fidèles au nom de leur collectif formé dans les années 2000, en choisissant d’apposer la photo d’un chat sur leur dernier opus « Pense bête ». 

Les pet-sitters les plus notoires de Lyon se secouent les puces avec ce nouvel album, en renvoyant tous les sales cabots grégaires du hip hop gone, au chenil.

Il faudrait sans doute des jours de visionnage et d’écoute pour saisir toute la profondeur du collectif lyonnais. A travers ce dessin mené par producteur Oster Lapwass, réunissant la quasi totalité de ses membres, on comprend très vite que leur ambition n’est pas de « percer ». Au contraire, il s’agit plus d’un projet rap anti-conformiste à mi chemin entre du Orelsan et une campagne de protection animalière. Les discours fusent et sont d’une intelligibilité plurielle – une vache qui vole ( « La Vache ») ou  les réminiscences d’une scolarité pourrie (« Confortable »).

2) La Salle des fêtes du Grand-Parc : un lieu mythique

Construite en 1965, la salle des fêtes du Grand-Parc à Bordeaux a accueilli des spectacles et des concerts jusqu’au début des années 90. Longtemps fermée et désaffectée, elle s’est refait une beauté pour réouvrir ses portes le  28 juin 2017.

Téléphone, The Stranglers, Strychnine, The Ramones, The Cure, Iron Maiden, Noir Désir, Metallica, Joe Jackson, Texas, Iggy Pop… Voici une liste non exhaustive des artistes qui, de 1973 à 1992, ont livré des prestations mémorables, dans la salle des fêtes du Grand Parc.

Certes, tous ces noms ne parleront pas aux plus jeunes (snif), mais cela constitue quand même un bon petit pan de l’histoire du rock.

Apres avoir subi les affres du temps, l’ouvrage fut fermé par la suite. Il a du passer entre 1997 et 2007 par plusieurs études de faisabilité concernant une éventuelle réhabilitation, mais aucune n’a vraiment donné grand-chose. Début 2012, un atelier d’experts a jugé que la seule chose qu’on pourrait faire de la salle, c’est ce pourquoi elle a été créé au départ.

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3) BANZAÏ LAB, un label classé grand crew Bordelais

Le label associatif, autoproclamé activiste, est un aventurier du flow. C’est en 2007, dans le sillon des cuivres entêtants et mélodieux de United Fools (Hats off à toi qui t’en souviens!) que Clem et Mat donnent chair à leurs aspirations. Mat c’est Smokey Joe (allié à Hugo, The Kid) et Smokey Joe & The Kid, c’est un peu les papas du swing-electro-post-Caravan Palace en France. Deux zikos, des vrais, tant et si bien grippés à leurs platines que leurs beats résonnent aujourd’hui dans le monde entier (oui oui!). En live, c’est exutoire, ça donne du mouv’, même aux pieds tanqués, et on en oublie presque que le godet est vide. (extrait de la chronique de  C. Buzz)

Ça c’est la base du projet …

Depuis, le petit Pousset a bien grandi. Le label s’est développé, structuré, en signant notamment grand nombre d’artistes, aussi talentueux les uns que les autres, tels que Too many t’s, Senbeï, Feldub, Noke, Al Tarba, ou plus récemment Jean Du Voyage … (le mieux c’est d’aller voir leur site ).

Comme dirait Gainsbourg, « c’est pas dégueu ».

 

Vincent